Un militant raconte son séjour en prison

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print
Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Nguyen dit que les souvenirs de famille l’ont réconforté durant son séjour au Vietnam

JPEG - 10 ko
Photo : Anne Chadwick Williams / Sacramento Bee.

Par Stephen Magagnini

Lundi 19 mai 2008

Samedi soir, Nguyen Quoc Quan a été accueilli en héros lorsqu’il a atterri à San Francisco après avoir passé six mois dans les prisons vietnamiennes pour avoir défendu la démocratie.

Mais dimanche, à son domicile d’Elk Grove, Nguyen, 54 ans, rend hommage à sa femme, Ngo Mai Huong qui gardé la foi, et aux dizaines de militants vietnamiens qui sont allés en prison pour ce qu’ils croient.

« Je vous remercie de me laisser exprimer mon amour pour les militants au Vietnam, ceux qui pour moi sont les vrais héros, » a déclaré Nguyen. « Je viens de leur emboîter le pas à ma manière. J’espère que tous les Vietnamiens d’outre-mer qui m’ont soutenu prêteront attention à ceux qui sont prêts à souffrir, car ils souhaitent avoir un pays avec la liberté.”

Citoyen des États-Unis, Nguyen a été reconnu coupable de terrorisme le 13 mai à Ho Chi Minh-Ville pour la distribution de 7000 dépliants pour la promotion de la désobéissance civique dans l’esprit du Mahatma Gandhi et de la non-violence des mouvements qui ont contribué à renverser le communisme en Europe de l’Est. Il a été condamné à six mois, moins le temps déjà passé en prison préventive et expulsé.

Nguyen raconte au Sacramento Bee qu’il n’est pas un terroriste mais qu’il est l’auteur du dépliant de deux pages intitulé « Lutte Non Violente : Une approche pour éliminer la dictature et construire la démocratie. »

Le dépliant appelle à la désobéissance civique généralisée et demande instamment aux manifestants de « respecter scrupuleusement la discipline de la non-violence. »

Nguyen est un membre de longue date du Viet Tan, le Parti pour la Réforme du Vietnam, étiquetée comme une organisation terroriste par le gouvernement du Vietnam.

Professeur de mathématiques au lycée au Vietnam, Nguyen a fui le pays sur un bateau de pêche en 1981. Il a atterri à Raleigh, en Caroline du Nord. Il a obtenu un doctorat en ingénierie en 1986, puis déménagé en Californie.

Après avoir goûté à la liberté et la démocratie en Amérique, « je pensais que c’est peut-être une solution pour le peuple vietnamien. J’ai donc consacré ma vie au Viet Tan, » dit-il.

En novembre, il a dit à son épouse qu’il allait en Thaïlande en voyage d’affaires, puis s’est confié à son fils aîné Khoa, 15 ans : « Juste entre toi et moi, cette fois, je pourrais aller en prison. »

Nguyen a dit qu’il est entré au Vietnam en passant par le Cambodge. « Je suis entré illégalement au Vietnam simplement parce qu’elles [les autorités vietnamiennes] m’ont dit que je ne devrais pas », dit-il. « Les journaux d’état au Vietnam disent que “Nguyen Quan est un homme très dangereux, un terroriste,” alors je les ai mis au défi. »

Il a été arrêté le 17 novembre, deux jours après son entrée dans le pays et distribué les prospectus. « Je leur ai dit toute la vérité, que je suis Quan Nguyen, un citoyen des États-Unis et membre du Comité central du Viet Tan, » dit-il.

Il a menacé d’une grève de la faim de sept jours jusqu’à ce que la police vietnamienne informe enfin le consulat des États-Unis sur son sort.

« L’enquêteur de la police me disait : « Je peux vous amener au Cambodge et juste vous tuer. » » Je lui ai dit, « J’aime vivre, mais je suis prêt à mourir pour protéger la valeur de la vie. »

Enseignant dans l’âme, Nguyen dit qu’il a enseigné à son co-détenu de 22 ans à lire et écrire le vietnamien en deux jours.

JPEG - 15.5 ko
Photo : Anne Chadwick Williams / Sacramento Bee.

Il n’y avait rien à lire dans sa petite cellule avec une toilette, de sorte qu’il a dû s’exercer à manger plus de riz parce que sa femme lui a toujours dit qu’il était beaucoup trop maigre, et médité sur les sacrifices consentis par les militants vietnamiens qui ont passé des années en prison.

Terriblement seul, Nguyen dit qu’il a puisé l’espoir dans une photo du Sacramento Bee montrant sa femme et ses deux fils adolescents qu’il a reçu d’un fonctionnaire consulaire des États-Unis.

Chérissant cette photo, il dit : « je regarde ma famille tous les jours et avant d’aller dormir. Cela m’a vraiment aidé ! »

L’arrestation de Nguyen a capté l’attention internationale. Michael Orona, un directeur-adjoint qui supervise les droits de l’homme au Département d’État a déclaré que le cas de Nguyen est un « effort collectif. »

La forte voix des Vietnamiens expatriés a persuadé les représentants de la Californie et du Congrès de faire pression sur le Département d’Etat et le gouvernement vietnamien.

Nguyen dit que son fils aîné souhaite adhérer à la section de Sacramento du Viet Tan, qui compte environ 30 membres.

Pour que la démocratie arrive au Vietnam, le peuple doit se soulever dans la protestation non violente et être prêt à aller en prison pour leurs convictions, dit Nguyen. « Si les gens ont vraiment besoin de la démocratie, vous pouvez vous battre pour cela et envoyer un signal au monde. »

Nguyen a dit qu’il était heureux « de payer le prix de mes convictions – cela en valait la peine. »

Il continuera le combat, mais il va aussi reprendre son emploi de programmeur, aider ses fils à faire leurs devoirs et consacrer du temps à sa plus grande championne, son épouse.

À l’aéroport, accueilli par le député de Sacramento Dave Jones et une centaine d’amis et de parents, Nguyen a embrassé sa femme et lui chuchota : « Six mois de prison m’ont fait me rendre compte que je t’aime plus que je ne le pensais. Je serais 10 fois plus le mari que j’étais avant parce que je reconnais que j’ai besoin de ton amour et je ne peux pas le considérer comme acquis. »

JPEG - 14 ko
Photo : Carl Costas / Sacramento Bee archive.


Traduction : Viet Tan

http://www.sacbee.com/101/story/948971.html

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Derniers articles

Action collective pour les îles Paracel et Spratly

Aujourd’hui, la communauté internationale s’accorde à dire que la République populaire de Chine mène des actions de plus en plus agressives dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale. Ces hostilités ont commencé il y a 49 ans avec l’invasion chinoise des îles Paracels (Hoàng Sa) le 19 janvier 1974,