Un tribunal vietnamien condamne un prêtre à 8 ans de prison

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Ben Stocking

HUE, Viêt Nam – Au cours d’un procès dramatique ce vendredi, un tribunal vietnamien a condamné un dissident, prêtre catholique, à 8 ans de prison pour des activités anti-gouvernementales. Le prêtre catholique a crié des paroles dénonçant les dirigeants communistes vietnamiens.

Thadeus Nguyen Van Ly a été condamné par le tribunal populaire départemental de Thue Thien-Huê pour avoir diffusé des éléments tendant à renverser le gouvernement, et pour avoir communiqué avec des groupes anti-communistes à l’étranger.

Les autorités disent que Ly, 60 ans, serait l’un des fondateurs du « Parti pour le Progrès du Viêt Nam » et qu’il aurait le dessein d’y associer des militants pour la démocratie à l’étranger au sein d’une nouvelle formation politique appelée « Lac Hong. ».

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Un policier en civil couvre la bouche du père Ly pour l’empêcher de crier.

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Le père Nguyen Van Ly durant son procès le 30 mars 2007

« À bas le Parti Communiste Vietnamien ! » a crié Ly quand il a été introduit dans le tribunal, menottes aux poignées, en compagnie de 4 autres accusés.

C’est un acte de défi fort impressionnant dans un pays où la dissidence est sévèrement punie.

Un policier a rapidement mis sa main devant la bouche de Ly, et l’a emmené dans une salle voisine où le procès était retransmis par haut-parleur. Par la suite, Ly a été ramené dans la salle d’audience. Mais il a refusé de répondre aux questions du procureur, déclarant « Les communistes appliquent la loi de la jungle ! » avant d’être de nouveau expulsé dans la pièce voisine.

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Dans cette photo diffusée par le Parti pour la Réforme au Viêt Nam, le père Ly est vu à Hà Nôi, Viêt Nam en 2006. Le prêtre catholique, éminent dissident, dénonce le Parti Communiste Vietnamien arrivant à son procès, le vendredi 30 mars 2007. Il est accusé d’avoir diffusé des matériels destiné à renverser le gouvernement du pays. (AP Photo/Parti pour la Réforme du Viêt Nam, HO).

« Le père Ly a transformé sa chambre en quartier général des partis politiques s’opposant au gouvernement, » a déclaré l’un des procureurs dans son réquisitoire. « Ses actions sont extrêmement dangereuses et menacent la sécurité nationale. »

Les autorités ont permis une petite couverture médiatique du procès, geste inhabituel dans un pays où les procès des opposants politiques se tiennent généralement à huis clos. Environ une douzaine de reporters et de diplomates étrangers ont observé le procès dans une pièce séparée du tribunal, via un circuit de télévision fermé.

Le son a été coupé brièvement lorsque Ly s’est mis à crier.

Le mois dernier, les autorités ont transféré Ly de son domicile dans la ville centrale de Huê, où il était virtuellement aux arrêts, vers une petite paroisse en dehors de la ville.

Ils ont saisi des centaines de documents, 6 ordinateurs et 136 cartes téléphoniques, et la plupart de ces pièces à conviction ont été présentées à la cour ce vendredi.

La cour a condamné 4 co-prévenus qui étaient accusés d’être les complices de Ly.

Au début du procès, les quatre autres prévenus se tenaient debout pour décliner leur identité, alors que Ly restait assis dans sa chaise avec une attitude de défi.

Ly, qui a passé plus d’une décennie en prison pour son militantisme politique est l’un des plus membres les plus connus parmi la petite communauté de la dissidence vietnamienne. En 2001, il a été condamné à 15 ans de prison après avoir ouvertement demandé que les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et le Viêt Nam soient conditionnés sur la base des progrès en matière des droits de l’homme.

Suite aux protestations des gouvernements occidentaux et des organisations internationales de défense des droits de l’homme, Ly avait été amnistié en 2005.

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Le père Ly dans sa chambre-prison à Ben Cui, début mars 2007.

L’arrestation de Ly est survenue alors que les autorités vietnamiennes mènent une campagne de répression contre les dissidents. Le 6 mars, elles ont arrêté les avocats défenseurs des droits de l’homme Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan. Ils sont accusés d’avoir enfreint les lois sur l’information en diffusant des nouvelles nuisant à l’État.

Avec l’ouverture économique du pays et grâce aux échanges accrus avec les autres pays, les libertés des vietnamiens au quotidien se sont considérablement élargies durant ces 20 dernières années.

Mais le Parti Communiste n’accepte toujours pas à la remise en cause de son système à parti unique. Et il est particulièrement attentif aux efforts que font les dissidents vietnamiens pour se lier aux groupes pro-démocratie à l’étranger.

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