Une dissidente vietnamienne libérée, optimiste face aux protestations

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13 juillet 2011

Par l’Agence France-Presse

Récemment sortie de prison et commençant une nouvelle vie aux États-Unis, la dissidente vietnamienne Tran Khai Thanh Thuy espère que les rares manifestations publiques constitueront une menace pour les dirigeants communistes.

L’écrivain âgée de 51 ans déclarait qu’on l’avait juste avertie à la fin du mois dernier et seulement cinq minutes avant qu’elle allait être libérée de prison. C’est la première fois depuis des années que le Vietnam libère un dissident célèbre avant la fin de sa peine.

Thuy pense que le Vietnam essaie de faire plaisir aux États-Unis qui ont maintes fois soulevé son cas, Hanoi cherchant à construire des relations face à la montée des tensions en mer avec le rival historique chinois.

Un autre évènement rare, les Vietnamiens ont envahi les rues en arborant des slogans contre la Chine. Les autorités ont permis les protestations pendant cinq week-ends consécutifs jusqu’à dimanche, puis ils ont dispersé la foule et arrêté au moins une dizaine de personnes.

« La montée croissante des étudiants et des jeunes représente une lueur d’espoir qui brille dans les ténèbres du Vietnam. Ce sont des pousses vertes qui poussent dans le désert d’apathie du pays » a déclaré Thuy à l’AFP, dans une interview mardi à Washington.

« Ceci mènera éventuellement au jour où la dictature tombera. Les autorités communistes sont extrêmement inquiets à ce sujet », a t-elle dit.

Thuy, accompagnée de sa fille de 14 ans, projette de s’installer à Sacramento, en Californie, avec le soutien de la communauté vietnamienne dont Viet Tan, le Parti pour la Réforme du Vietnam, un groupe d’opposition interdit par Hanoï.

Elle est partie visiter la capitale américaine afin de remercier les législateurs qui ont soulevé son cas avec Michael Posner, l’assistant du secrétaire d’état traitant des droits de l’homme qui a fait pression pour sa libération lors de sa visite au Vietnam.

Thuy, auteure de nombreux essais politiques et rédactrice du bulletin dissident To Quoc (Patrie), a d’abord été détenue durant la vague de répression de 2007 et accusée de propager de la propagande anti-gouvernementale.

Elle a été libérée au bout de neuf mois pour raisons médicales pour des problèmes de tuberculose. Mais a de nouveau été arrêtée en octobre 2009 et a par la suite été condamnée à trois ans et demi de prison.

Thuy et son mari, Do Ba Tan, ont été reconnus coupables d’agression pour avoir battu deux hommes avec un casque de moto, une brique et un bâton au cours d’un malentendu de stationnement. Le Département d’État américain en désaccord avec l’accusation a déclaré que des assaillants inconnus ont attaqué le couple, et non l’inverse.

« Ils m’ont arrêté pour me faire taire. Mais ils n’ont pas voulu porter des accusations politiques comme dire que j’étais opposée au gouvernement car cela conduirait à des pressions internationales. Ils ont dû alors créer une affaire criminelle et monter cette agression », a précisé Thuy.

Les États-Unis entretiennent de bonnes relations avec le Vietnam contre qui ils ont mené une guerre acharnée, mais ont insisté pour que Hanoi apporte des améliorations en matière de droits de l’homme. Le Département d’Etat a déclaré que le Vietnam a arrêté au moins 25 militants l’année dernière et a imposé des restrictions sur les libertés, dont la liberté d’expression. Le Vietnam affirme qu’il fera des progrès significatifs en matière de droits de l’homme.

Thuy dit qu’elle était mal traitée en prison et devait porter une étiquette indiquant qu’elle était une criminelle. Elle dit qu’elle partageait un espace d’environ 50 m² avec plus de 80 autres détenus, avec seulement deux trous dans le sol en guise de toilettes et de douches publiques. Thuy a exprimé son inquiétude concernant le sort de son mari, qui est encore sous le coup de plusieurs mois de condamnation avec sursis pour la même sentence criminelle.

« Désormais, je crains tous les jours que la police envoie quelqu’un à la maison pour déclencher une altercation, et si mon mari lève le ton ou lève la main, alors il sera immédiatement arrêté », a t-elle dit.

Mais Thuy a insisté qu’elle ne serait pas intimidée.

« Quand j’étais en prison, on m’a interdit de tenir un stylo. Maintenant que je suis libre, je prévois d’utiliser mon stylo pour écrire sur les injustices dans les prisons vietnamiennes et du système communiste », dit-elle.

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