Vietnam : Craintes pour la santé d’un blogueur vietnamien détenu

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ACTION URGENTE

10 mai 2011

L’avocat et la famille de Nguyen Hoang Hai, blogueur vietnamien populaire également connu sous le nom de Dieu Cay, n’ont pas été autorisés à lui rendre visite en prison depuis six mois, ni à lui envoyer de la nourriture et des médicaments, suscitant des inquiétudes pour la santé de cet homme. Bien qu’il ait fini de purger une peine de 30 mois d’emprisonnement en octobre 2010, les autorités le maintiennent en détention dans le cadre d’une enquête approfondie pour « propagande » contre l’État.

Nguyen Hoang Hai, la soixantaine, a été vu pour la dernière fois le 19 octobre 2010 par son fils à la prison de Xuan Loc, dans la province de Dong Nai, dans le sud-est du Viêt-Nam. Il avait presque fini de purger une peine de deux ans et demi d’emprisonnement pour fraude fiscale, inculpation probablement motivée par des raisons politiques. Mais au lieu de le libérer, les autorités l’ont maintenu en détention et la police a informé sa famille qu’il faisait l’objet d’une enquête aux termes de l’article 88 du Code pénal de 1999, pour « propagande » contre l’État.

L’avocat et la famille de Nguyen Hoang Hai ont demandé 13 fois de lui rendre visite depuis octobre. Ils ont également essayé de lui faire parvenir des provisions supplémentaires, notamment de la nourriture, des médicaments et un peu d’argent. La police a rejeté toutes ces requêtes. On ignore où Nguyen Hoang Hai est actuellement détenu, comment il est traité et quel est son état de santé. Sa famille et ses amis craignent pour sa sécurité.

Au Viêt-Nam, les conditions carcérales sont générales difficiles, la nourriture de mauvaise qualité et les soins médicaux limités ; les prisonniers comptent sur ce que leurs familles peuvent leur envoyer. En 2009, Nguyen Hoang Hai a été détenu au secret pendant plusieurs mois avant d’être transféré vers une prison plus éloignée de son domicile d’Ho Chi Minh-Ville ; il est donc difficile pour sa famille de lui rendre visite. Les prisonniers politiques détenus au secret sont particulièrement exposés au risque d’être victimes de torture ou d’autres mauvais traitements.

Nguyen Hoang Hai est le cofondateur du Club des journalistes vietnamiens libres, une organisation indépendante créée en 2007 ; il a écrit des articles critiquant la politique étrangère de la Chine concernant le Viêt-Nam et participé à des manifestations pacifiques. Il a critiqué publiquement la politique du gouvernement vietnamien avant son arrestation en avril 2008 et a réclamé sur ses blogs le respect des droits humains au Viêt-Nam. En mai 2009, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que sa détention était arbitraire car sans fondement au regard du droit international. Nguyen Hoang Hai est un prisonnier d’opinion.

DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS (en anglais, en vietnamien ou dans votre propre langue) :

  • engagez les autorités à libérer Nguyen Hoang Hai immédiatement et sans condition ;
  • priez-les de permettre à cet homme de recevoir immédiatement la visite de ses proches et d’un avocat, et de bénéficier de tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin ;
  • demandez instamment qu’il ne soit ni torturé, ni soumis à d’autres mauvais traitements en détention.

ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 21 JUIN 2011 À :

Ministre de la Sécurité publique
Le Hong Anh
Ministry of Public Security
44 Yet Kieu Street
Ha Noi
Viêt-Nam
Fax : + 844 3942 0223

Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre,

Ministre des Affaires étrangères
Pham Gia Khiem
Ministry of Foreign Affairs
1 Ton That Dam Street
Ba Dinh District, Ha Noi
Viêt-Nam
Fax : + 844 3823 1872
Courriel : bc.mfa@mofa.gov.vn

Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre,

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Au Viêt-Nam, la liberté d’expression et d’association est sévèrement contrôlée. La répression des dissidents s’est intensifiée au cours des deux dernières années, et est caractérisée par l’arrestation et le jugement de militants politiques et de défenseurs des droits humains. Au moins 30 prisonniers d’opinion purgent actuellement de longues peines d’emprisonnement à cause de leurs activités pacifiques. Au moins 13 dissidents pacifiques sont détenus et attendent d’être jugés.

Les blogueurs critiquant la politique du gouvernement font partie des militants visés par les autorités, de même que les partisans du Bloc 8406, un mouvement pro-démocratie agissant sur Internet, et d’autres groupes politiques illégaux. Les autorités utilisent des dispositions formulées en termes vagues de la partie relative à la sécurité nationale du Code pénal de 1999 pour poursuivre des dissidents pacifiques. Les militants politiques sont souvent inculpés d’« espionnage », de « propagande » contre l’État et d’« activités visant à renverser » le gouvernement. Les dissidents sont non seulement condamnés à de longues peines de prison mais également, au moment de leur libération, à une assignation à résidence ou une mise à l’épreuve pouvant durer jusqu’à cinq ans.

AU 132/11, ASA 41/002/2011, 10 mai 2011

PDF - 67.2 ko
Action Urgente en faveur du blogueur Dieu Cay

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