Vietnam : le Premier ministre échappe à une sanction du parti

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15 octobre 2012

HANOI – Le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung a échappé lundi à une mesure disciplinaire, a indiqué en substance le secrétaire général du Parti communiste au pouvoir (PCV) alors que le pays est aux prises avec une crise économique systémique.

Dung, 62 ans, qui s’est vu confier par le Parti début 2011 un second mandat de cinq ans, était décrit par les analystes comme sur le fil du rasoir lors du plénum du Comité central du parti, même si son limogeage semblait peu probable.

Mais le parti a décidé de ne pas appliquer de mesures disciplinaires sur l’ensemble du bureau politique et sur un de ses membres, a déclaré le chef du parti Nguyen Phu Trong dans un discours au parti, diffusé par la radio Voice of Vietnam, sans prononcer le nom du Premier ministre.

Le PCV a pourtant demandé au très puissant bureau politique (14 membres) de corriger les erreurs et ne pas permettre aux forces hostiles de déformer la situation.

Une référence à peine voilée aux blogs indépendants qui ont allègrement contourné ces derniers mois la censure imposée à la presse officielle et se sont abattus sur le chef du gouvernement, sa famille et son entourage.

Toutes les délibérations et disputes au sein du PCV sont habituellement secrètes et ces déclarations constituent une mise en garde publique d’une rare violence contre le chef du gouvernement, qui a certes sauvé son poste mais sort affaibli de la réunion.

Depuis quelques mois, le bilan du gouvernement est très critiqué. Les investissements étrangers sont en chute libre de 30% sur un an, la croissance est descendue à 4,7% et l’inflation, certes moins catastrophique qu’en 2011, est repartie à la hausse.

Au delà des chiffres, la stratégie de Nguyen Tan Dung a essuyé des échecs cuisants.

Il est personnellement engagé dans la volonté de bâtir de puissants groupes industriels publics sur le modèle des Chaebols sud-coréens. Une politique qui s’est soldée par des pertes vertigineuses, en particulier pour le groupe de construction navale Vinashin et le transporteur maritime Vinalines.

Quant au secteur bancaire, criblé de dettes toxiques, il devait faire l’objet d’une profonde réforme qui est au point mort depuis fin 2011. Et le pays retient son souffle après l’arrestation récente de banquiers accusés de malversations. Dont un des hommes les plus riches du pays, proche du Premier ministre.

Les adversaires de Dung, dont le numéro un du parti et le chef de l’Etat Truong Tan Sang, voulaient profiter de la réunion du PCV pour lui faire payer ces échecs, ont relevé depuis quelques semaines les analystes.

Le bureau politique a échoué à (…) vaincre la corruption et les phénomènes négatifs venant de cadres et de membres du parti, a poursuivi Trong dans son discours, fustigeant l’éthique et le mode de vie de certains responsables.

Jamais la confiance du peuple envers le PCV n’avait été à un niveau aussi bas depuis sa fondation dans les années 30, a regretté pour sa part, sous couvert de l’anonymat, un membre du parti.

Comme dans le passé, les dirigeants du PCV ne veulent se laver que jusqu’aux épaules, mais pas les cheveux, a-t-il ironisé en réclamant des mesures plus drastiques.

L’agence de notation Moody’s a récemment abaissé d’un cran la note de la dette souveraine du Vietnam de B1 à B2, soulignant l’absence de solution apparente dans le secteur privé et le risque élevé que le gouvernement doive assumer la facture.

Tout le monde est dans le même bateau sur une mer agitée, a ironisé un haut-fonctionnaire. Quel que soit le vainqueur, c’est le peuple qui en paye les conséquences.

Source : Romandie

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