Vietnam : prison ferme confirmée pour une écrivain dissidente

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print
Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

16 avril 2010

HANOI – La justice vietnamienne a confirmé vendredi en appel la peine de prison ferme infligée à une écrivain dissidente pour “coups et blessures intentionnels”, des charges rejetées par l’accusée qui affirme être au contraire victime dans cette affaire.

Tran Khai Thanh Thuy, née en 1960, avait été condamnée à trois ans et demi de prison en février. Son mari, Do Ba Tan, jugé à ses côtés, avait écopé de deux ans de prison avec sursis. Sa peine a également été maintenue.

Comme en première instance, tous deux ont rejeté vendredi les accusations portées contre eux.

Dès l’ouverture du procès, qui, délibérations comprises, a duré un peu moins de quatre heures, Mme Thuy s’est dite “innocente”.

“Je suis une victime, je ne suis pas une accusée”, a-t-elle déclaré, avant de se voir intimer l’ordre de se taire et d’être emmenée quelques minutes hors de la salle d’audience.

“Moi et mon mari avons été battus et blessés mais, finalement, nous sommes accusés d’avoir blessé d’autres personnes”, a ajouté un peu plus tard l’écrivain, avant d’être une nouvelle fois temporairement sortie de la salle.

L’accusation reprochait au couple d’avoir utilisé un casque de mobylette, une brique et un bâton pour agresser deux hommes lors d’une dispute sur un parking en octobre.

Comme en première instance, leur avocat, Tran Vu Hai, très véhément face à la cour qui a plusieurs fois tenté de l’interrompre, a estimé que ni l’arrestation du couple ni l’enquête qui a suivi n’avaient été menées dans les règles et que les témoignages retenus contre les accusés n’étaient pas fiables.

Mme Thuy et son mari ont eux-mêmes accusé les enquêteurs d’avoir essayé de les forcer à reconnaître des violations de la loi et de signer un procès verbal truffé, selon eux, d’inventions.

Mais la cour a rejeté leurs arguments, les estimant “sans fondement”. La presse étrangère a été autorisée à suivre les débats, pas dans la salle d’audience mais dans une salle à part, sur un écran de télévision en circuit fermé. A l’énoncé du verdict, quand Mme Thuy a crié “Je proteste”, cette télévision a été coupée.

Les diplomates occidentaux se sont totalement vu refuser l’accès à la cour.

Mme Thuy a reçu en 2007 le prix Hellman/Hammett de l’organisation Human Rights Watch, qui récompense des écrivains engagés dans la lutte pour la liberté d’expression et victimes de “persécution politique”. En octobre, l’ambassade américaine à Hanoï s’était inquiétée de ce qu’elle ait pu être “battue et arrêtée” après avoir exprimé son soutien à un groupe de militants pro-démocratie jugés à Haïphong (nord-est). Les six Vietnamiens de ce groupe avaient été condamnés à des peines de deux à six ans de prison pour “propagande contre l’Etat”. On leur reprochait notamment le déploiement de banderoles appelant à des réformes politiques au Vietnam communiste.

http://www.romandie.com/ats/news/100416081057.qbvlli9a.asp

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Derniers articles

Action collective pour les îles Paracel et Spratly

Aujourd’hui, la communauté internationale s’accorde à dire que la République populaire de Chine mène des actions de plus en plus agressives dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale. Ces hostilités ont commencé il y a 49 ans avec l’invasion chinoise des îles Paracels (Hoàng Sa) le 19 janvier 1974,