Vinh : le conflit entre les autorités et les catholiques de Con Cuông prend de l’ampleur

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06 juillet 2012

Le dimanche 1er juillet 2012, les autorités de la province du Nghê An, aidées par une troupe d’hommes de main, ont de nouveau tenté d’empêcher la célébration de la messe dominicale par la communauté catholique de Con Cuông [41], avec une pugnacité et une violence redoublées. Cette fois-ci, la résistance des fidèles du lieu a été renforcée par la venue de très nombreux catholiques des paroisses voisines. A en croire le compte-rendu publié le 4 juillet sur le site du diocèse de Vinh, la tentative semble s’être soldée par l’échec et par la déconfiture des autorités locales.

Ce dimanche 1er juillet, le début de la messe était prévu à 14h30 dans la chapelle de Con Cuông située dans le district du même nom (province du Nghê An, diocèse de Vinh). Dès 11h50, selon le récit d’une religieuse, des agents de la Sécurité, accompagnés d’une voiture du Bureau de la propagande, de miliciens et d’une troupe de voyous recrutés pour la circonstance, étaient rassemblés devant la porte de la chapelle. Adoptant dès le début une attitude agressive, ils pénétrèrent dans la chapelle après avoir forcé la serrure de la porte. Là, ils s’en prirent à deux religieuses qui étaient à l’intérieur et l’un des agresseurs jeta une pierre à une catholique en lui reprochant sa ‘mauvaise conduite’.

A 13h30, lorsque les premiers fidèles rentrèrent dans la chapelle pour prier avant la messe, les perturbateurs – au nombre de cinquante environ – les repoussèrent hors du lieu de culte en criant et hurlant. Cadres et voyous s’engouffrèrent dans la chapelle en brisant tout sur leur passage y compris une statue de la Vierge. Il était 14h00 lorsque le prêtre, le P. Jean-Baptiste Nguyên Dinh Thuc, pénétra dans la chapelle pour préparer la messe. Il fut aussitôt entouré par les agresseurs qui tentèrent de lui interdirent de célébrer la messe et lui jetèrent des pierres. Les fidèles vinrent aussitôt à son aide, mais ils étaient en petit nombre et beaucoup étaient déjà blessés. L’une des fidèles, Maria Ngô Thị Thanh, frappée à la tête avec un mégaphone, devra être conduite en urgence dans un hôpital de Hanoi.

En raison de leur petit nombre, les catholiques étaient dans l’incapacité de chasser les perturbateurs du lieu de culte. Ces derniers restèrent maîtres des lieux et certains d’entre eux s’enfermèrent à double-tour à l’intérieur. C’est pourquoi, à l’heure prévue, le prêtre commença la célébration de la messe dans la cour, faute de pouvoir entrer dans l’édifice religieux. Mais le brouhaha était indescriptible ; des pierres tombaient sur le toit de la chapelle, des fenêtres étaient arrachées…

Les agresseurs avaient reçu du renfort, des unités de la police et de l’armée les ayant rejoints, l’arme pointée vers la chapelle. Au même moment, alerté par les cloches, les fidèles de la région se mobilisaient et la tête de nombreux catholiques du doyenné, des prêtres se mettaient en route pour porter secours à la communauté de Con Cuông. Arrivés sur place, scandalisés par le spectacle de la chapelle endommagée, ils s’indignèrent d’autant plus d’apprendre que de nombreux fidèles avaient été arrêtés par la Sécurité. La foule des catholiques pu alors reprendre le contrôle des lieux, y compris de la chapelle où étaient toujours enfermés une partie des assaillants. Dans la cour, la messe s’acheva enfin.

Vers le milieu de l’après-midi, trois hauts responsables du district et de la province vinrent parlementer. Les catholiques exigèrent que toutes les personnes arrêtées soient relâchées sur le champ et qu’un compte-rendu des faits soit dressé par les deux parties. Les négociations furent longues. En fin de compte, le vice-président du district présenta des excuses officielles à ses compatriotes catholiques. Le compte-rendu des faits fut rédigé et signé. Dans celui-ci, les autorités reconnaissaient qu’elles avaient été les commanditaires de troubles perpétrés dans un lieu de culte. Le lendemain, à 3h00 du matin, l’ordre était revenu dans la communauté catholique de Con Cuông et chacun était rentré chez soi.

Depuis, un communiqué de l’évêché paru le 4 juillet a condamné sévèrement la profanation du lieu de culte et des objets sacrés commise par les forces mobilisées par le pouvoir local, ainsi que les brutalités infligées au prêtre célébrant et aux fidèles. Appelant à l’union de tous les catholiques du diocèse autour des victimes de « l’agression du 1er juillet », l’évêché demande également à chaque paroisse d’accrocher des banderoles condamnant l’attitude du pouvoir. L’évêque du diocèse, Mgr Paul Nguyên Thai Hop, en voyage à l’étranger, a envoyé à ses fidèles une lettre dans laquelle il affirme sa communion avec les catholiques persécutés ainsi que son entière confiance dans les prêtres engagés dans ce conflit.

Source : Eglises d’Asie

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