Zéro tolérance pour les opposants politiques vietnamiens

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Par Grant McCool

Le gouvernement communiste vietnamien envisage de condamner toute propagande anti-gouvernementale et les opposants au regime

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Le dissident Nguyen Van Ly, prêtre catholique, condamné à 8 ans de prison le 30 mars 2007.

HANOI : Les dirigeants communistes vietnamiens veulent envoyer un message de tolérance-zéro aux partisans du pluripartisme en condamnant cette semaine plusieurs militants politiques, selon les déclarations des observateurs et des diplomates.

Ces derniers notent que les condamnations ont lieu au moment où le gouvernement prépare les élections qui auront lieu le 20 mai, de cinq cents représentants à l’Assemblée nationale, ce qui a conduit à des changements économiques et juridiques.

Le Parti Communiste du Vietnam est le seul parti dans ce pays de 84 millions d’habitants, et les opposants au régime sont accusés de crime pour avoir créé des partis politiques et avoir fait de la propagande anti-gouvernementale.

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Procès d’opposants politiques vietnamiens le 30 mars 2007. De gauche à droite : Nguyen Phong (6 ans de prison), Le Thi Le Hang (2 ans avec sursis), Hoang Thi Anh Dao (18 mois avec sursis), Nguyen Binh Thanh (5 ans de prison).

« Les services de sécurité ont pris des dispositions pour empêcher toute activité qui porterait atteinte à ces élections » déclare Carl Thayer de l’University of New South Wales à Canberra.

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Le dissident Lê Nguyen Sang, médecin, condamné à 5 ans de prison le 10 mai 2007.

Observateur de longue date du Vietnam, Thayer dit qu’en dépit des « améliorations perceptibles » de la part du gouvernement envers les critiques politiques, il y a toujours les « trois non » : non au pluralisme politique, non au système pluripartiste, et non à l’opposition politique ».

Un porte-parole du gouvernement a rejeté les accusations de répression contre les dissidents cette année, accusations portées par les associations occidentales luttant pour les Droits de l’Homme, et a déclaré que les six personnes au banc des accusés lors des procès des 10, 11 et 15 mai, avaient enfreint la loi.

Deux avocats – faisant partie de la nouvelle génération des activistes internautes et ayant des supporters à l’étranger – ont été accusés par les procureurs d’avoir été en possession de documents « destinés à inciter à des actes de sabotage des prochaines élections de l’Assemblée nationale ».

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Le dissident Nguyen Bac Truyen, avocat, condamné à 4 ans de prison le 10 mai 2007.

Les Etats-Unis et quelques pays d’Europe ont appelé à la libération des avocats Nguyen van Dai, 38 ans, Le Thi Cong Nhan, 28 ans, et d’autres personnes. Dai est le fondateur du Comité pour les Droits de L’Homme au Vietnam, déclaré illégal, et Nhan est le porte-parole du Parti Progressiste. Ils furent arrêtés le 6 mars et condamnés à Hanoi vendredi pour « avoir fait de la propagande contre l’Etat du Vietnam », acte criminel selon la loi 88 du code pénal.

EXPRESSION PACIFIQUE

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Le dissident Huynh Nguyen Dao, journaliste, est condamné à 3 ans de prison le 10 mai 2007.

L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Michael Marine, dit que les lois au Vietnam devraient changer afin que la liberté d’expression, « même si elle est critique envers l’Etat », ne soit plus considérée comme illégale.

Deux autres procès sont prévus à Sai Gon, au cours desquels quatre opposants seront jugés pour les mêmes raisons que les avocats.

« À l’évidence, tous ces procès délivrent en filigrane un message à ceux qui seraient tentés de protester » dit Ralph Cossa, président du ‘Pacific Forum Center for Strategic Studies’, un institut de recherche. « Il reste à voir jusqu’à quel point la sentence sera sévère ». Le message sera encore plus clair.

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Le dissident Nguyen Van Dai, avocat, est condamné à 5 ans de prison le 11 mai 2007.

En mars dernier, un audacieux prêtre catholique, le révérend père Nguyen van Ly, a été condamné à 8 ans de prison. Il a été emprisonné, ainsi que quatre autres personnes après un procès qui a duré quatre heures et demie, dans la ville de Hué, située au Centre du Vietnam. Ly et les autres activistes qui furent jugés lors de ce procès sont les membres du « Bloc 8406 », nom donné par référence au 8 avril 2006, date à laquelle fut fondé le « Manifeste pour la Liberté et la Démocratie » . Selon les observateurs et les diplomates, le Bloc 8406 est celui qui, au Vietnam, s’apparente le plus à un mouvement dissident, de par son envergure nationale et sa proportion d’enseignants, de juristes et de gens ayant une activité professionnelle.

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La dissident Lê Thi Công Nhân, avocate, est condamnée à 4 ans de prison le 11 mai 2007.

Amnesty International, ainsi que d’autres associations, ont répertorié plus de deux cents arrestations depuis novembre 2006, au moment où Hanoi accueillait la Conférence Asie-Pacifique, réussissait à intégrer l’OMC (Organisation Mondiale pour le Commerce) et obtenait des Etats-Unis d’être retirée d’une liste noire relative aux libertés religieuses.

Les agriculteurs, avocats, écrivains et religieux font partie des accusés.

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Le dissident Tran Quoc Hien, de l’Union des ouvriers et paysans est condamné à 5 ans de prison le 15 mai 2007.

Hanoi rejette les accusations d’après lesquelles le gouvernement s’en prendrait cyniquement à une petite minorité de dissidents après avoir gagné internationalement des éloges et une reconnaissance, l’année dernière.

« Personne au Vietnam n’est arrêtée en raison de ses opinions politiques ou de sa religion, sauf ceux qui violent les lois de notre pays, et dans ce cas, nous les condamnons selon nos lois », déclare le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, M. Le Dung.

Le revenu moyen annuel au Vietnam n’est que d’environ 720 $ par tête, bien que des années de réforme économique menées par le gouvernement communiste aient amélioré le niveau de vie de nombreuses personnes.

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