Au secours ! Viet Tan veut, sans violence, instaurer la démocratie au Vietnam !

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7 octobre 2010

Viet Tan ici, le Parti pour la Réforme du Vietnam, est considéré comme l’ennemi à abattre par le régime dictatorial communiste au pouvoir. Ce régime à parti unique a du mal à admettre qu’un autre parti, dont l’influence grandit dans tous les milieux du pays, puisse s’exprimer librement, le critique et défende les libertés individuelles.

Il faut dire que ce régime ne se gêne pas pour les bafouer les libertés individuelles, contrairement à ses engagements internationaux. Pour se maintenir au pouvoir, il lui faut absolument condamner les militants de Viet Tan pour l’exemple, les mettre hors d’état de nuire en les incarcérant pendant de longues années, d’abord préventivement, puis après des simulacres de procès.

Comme je le rappelais en début de cette année ici deux articles du Code Pénal vietnamien sont invoqués pour ce faire :

“L’article 88 réprime la propagande contre la République socialiste du Vietnam. Autrement dit ceux qui font de la propagande contre l’administration du peuple, la diffame ou déforme la vérité sur elle ; ceux qui font de la guerre psychologique ou répandent de fausses nouvelles pour semer la confusion dans le peuple ; ceux qui fabriquent, conservent, font circuler des documents ou des articles culturels dont le contenu est dirigé contre la République socialiste du Vietnam. Les contrevenants encourent des peines de 3 à 20 ans de prison.

L’article 79 du Code pénal vietnamien réprime ceux qui mènent des activités, qui fondent ou qui rejoignent des organisations, visant à renverser le gouvernement du peuple. Les contrevenants encourent des peines de 12 à 20 ans de prison, la détention à perpétuité, voire la peine capitale, et leurs complices des peines de 5 à 15 ans de prison.

Le problème pour le régime est que les militants de Viet Tan, aussi bien dans la diaspora que sur place, ne veulent pas instaurer la démocratie à la faveur d’un coup d’Etat ou par la force. Ils veulent le faire de manière pacifique et non-violente, à l’instar de ce qui s’est passé dans d’autres pays communistes de l’est européen. Du coup les accusations proférées contre eux tombent et les jugements des tribunaux aux ordres du pouvoir perdent toute légitimité.

Qui sont donc en effet les dangereux militants de Viet Tan que le régime vient de mettre en prison, en juillet et en août derniers, pour avoir “enfreint” l’article 79 du Code pénal vietnamien ? Un professeur, M. Pham Minh Hoang, 55 ans[voir mon article du 31 août Un professeur arrêté au Vietnam pour avoir signé des pétitions… ], un religieux, le Pasteur Duong Kim Khai, 52 ans, une commerçante, Mme Tran Thi Thuy, 39 ans, un agriculteur, M. Nguyen Thanh Tam, 57 ans.

Qu’ont fait ces grands criminels pour être poursuivis en vertu l’article 79 du Code pénal vietnamien ?

Le professeur Pham Minh Hoang a signé des pétitions…”l’une demandant l’arrêt du projet d’exploitation de la bauxite sur les hauts plateaux, l’autre s’opposant à la cession à la Chine des archipels Paracels et Spratlys, respectivement Hoang Sa et Truong Sa pour les Vietnamiens.” [voir mon article cité plus haut].

Le pasteur Duong Kim Khai a aidé des agriculteurs expropriés dans les provinces Ben Tre et Dong Thap à déposer plaintes contre l’Etat spoliateur. La commerçante Tran Thi Thuy et l’agriculteur Nguyen Thanh Tam ont eu le tort de faire campagne contre l’injustice faite à ces mêmes agriculteurs expropriés.

Que disent les articles 19 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ici ?

Article 19
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Article 20
1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association.
En 1977 le régime communiste du Vietnam a adhéré à l’ONU et s’est donc engagé à respecter ses textes fondamentaux, dont sa Déclaration universelle des droits de l’homme. Il est évident qu’en ne permettant pas aux libertés d’opinion, d’expression, de réunion et d’association – qui font l’objet des articles 19 et 20 de la déclaration – de s’exercer, il ne la respecte pas.
Compte tenu des persécutions dont sont l’objet les fidèles et les religieux de toutes confessions, le régime ne respecte d’ailleurs pas davantage l’article suivant de cette même déclaration :

Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.
Les Vietnamiens sont donc fondés à exiger de leurs autorités qu’ils puissent s’exprimer sur leurs blogs, pratiquer leur religion, avoir des activités politiques, comme par exemple se réunir ou adhérer à un parti tel que Viet Tan, qui, en dépit des provocations, se comporte pacifiquement et sans violence.

Une pétition a été lancée pour demander la libération des 4 militants de Viet Tan ici. Toute pétition internationale telle que celle-là est d’une grande utilité, parce que, curieusement, les dirigeants vietnamiens tiennent à leur réputation de personnes respectueuses des droits de l’homme, même si elle est largement usurpée.

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