12 septembre 2010
Le Vietnam a fait pression sur la Thaïlande pour qu’elle annule une conférence de presse de militants des droits de l’homme vietnamiens, conférence de presse qui était prévue lundi matin 13 septembre. Hanoï a demandé à Bangkok de bloquer l’accès de son territoire à ces militants qui accusent régulièrement le régime communiste vietnamien de museler ses adversaires. Bangkok a obtempéré à l’injonction.
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les droits de l’homme ont du plomb dans l’aile au sein de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean). Il est ironique qu’un an après la création de la Commission de l’Asean sur les droits de l’homme, les violations des droits fondamentaux des personnes dans la région sont plus flagrantes que jamais.
Dernier incident en date, le refus par Bangkok de laisser entrer sur son territoire des militants qui devaient présenter lundi à Bangkok un rapport sur les violations des droits de l’homme au Vietnam pendant la présidence hanoïenne de l’Asean.
Le rapport insiste sur ce qu’il qualifie de violations flagrantes des droits économiques et sociaux au Vietnam et sur le manque d’indépendance de la justice. Il dénonce aussi le harcèlement par le gouvernement de l’Eglise bouddhiste clandestine et des catholiques. Sur demande de Hanoï, Bangkok a accepté de bloquer l’accès au territoire aux deux militants des droits de l’homme, Vo Van Ai et Pénélope Faulkner, qui devaient lancer à Bangkok le rapport lors d’une conférence de presse.
Il est courant que Bangkok plie devant les exigences du gouvernement chinois, en refusant par exemple l’entrée dans le pays au Dalaï Lama, mais c’est la première fois que Bangkok cède aux exigences de Hanoï, ancien ennemi pendant la guerre du Vietnam.
Related posts:
- Appel au secours
- Loretta Sanchez demande aux Membres du Congrès d’être la « Voix de la Conscience » des militants pour la démocratie et les droits humains au Vietnam
- Trois membres du Congrès américain demandent la libération des dissidents Pham Thanh Nghien et Tran Khai Thanh Thuy
- La députée Loretta Sanchez écrit au Secrétaire d’État Clinton pour demander de faire pression sur le Vietnam