Ecrivains et journalistes persécutés, emprisonnés et assassinés

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Le 15 novembre 2009 aura lieu la 29ème Journée pour la défense des écrivains persécutés et emprisonnés. Pendant les 12 derniers mois, le Comité des Écrivains en prison du PEN International a recensé plus de 900 attaques contre des écrivains et journalistes qui ont osé exercé leur droit à la liberté d’expression et d’opinion. La plupart d’entre eux ont été harcelés, arrêtés, torturés ou emprisonnés. Environ 200 personnes purgent de lourdes peines de prison. Pire encore : une vingtaine d’autres ont été réduits au silence absolu par des assassinats, l’ultime et sinistre forme de censure. Cinq cas pour cinq régions de la planète : au Cameroun, Pierre Roger Lambo Sandjo, chanteur-compositeur-interprète ; en Chine, Liu Xiaobo, écrivain dissident et président du Centre PEN des écrivains chinois indépendants ; en Iran, Maziar Bahari, journaliste irano-canadien, éditeur, dramaturge et cinéaste (libéré sous caution) ; au Mexique, Miguel Angel Gutiérrez Avila, ethnologue, linguiste, auteur de plusieurs livres sur le peuple autochtone de l’État de Guerrero (battu à mort le 25/26 juillet 2008) et en Russie, Natalia Estemirova, brave journaliste et défenseur des droits de l’homme (enlevée et assassinée en Tchétchénie le 15 juillet 2009).

En cette Journée, nous ne pouvons pas oublier des centaines d’autres victimes. En octobre dernier, le 75ème Congrès mondial du PEN International à Linz, en Autriche, avait adopté des résolutions condamnant la répression et les menaces à l’encontre des poètes, romanciers, journalistes, cyberdissidents, avocats, défenseurs des droits de l’homme en Chine, au Cuba, en Erythrée, en Géorgie, en Iran, en Turquie et au Viêt Nam. Dans l’Etat communiste vietnamien, plusieurs personnes ont été placées en détention préventive prolongée, souvent au delà de 12 mois, ou internées durant de longues années dans des camps de travaux forcés au terme des procès staliniens. Leur crime : avoir exprimé leur dissidence, écrit en ligne sur la corruption et les atteintes aux droits de l’homme. Les conditions de leur détention sont inhumaines. Mal nourris et privés de soins médicaux et d’hygiène, certains prisonniers d’opinion, les femmes notamment, ont été torturés ou agressés et humiliés par des internés de droit commun. Parmi tant d’autres : Dang Phuc Tuê (nom religieux Vén. Thich Quang Dô), 81 ans, moine bouddhiste, poète et intellectuel en résidence surveillée depuis 2003 ; Nguyên Van Ly, prêtre et rédacteur de la revue clandestine Liberté d’Opinion, 8 ans de prison ; Nguyên Phong et Nguyên Binh Thanh, corédacteurs, 6 et 5 ans de prison ; Lê Thi Công Nhân (f) et Nguyên Van Dài, avocats des droits de l’homme et cyberdissidents, 3 et 4 ans de prison ; Lê Thi Kim Thu (f), reporter indépendant et cyberdissidente, 8 mois de prison ; Lê Nguyên Sang, médecin, Nguyên Bac Truyên et Trân Quôc Hiên, avocats des droits de l’homme, cyberdissidents, 4, 3 et 5 ans de prison ; Truong Quôc Huy et Pham Ba Hai, cyberdissidents, 6 et 5 ans de prison ; Truong Minh Duc et Nguyên Van Hai (blogueur Diêu Cày), journalistes indépendants, 5 et 2 ans et 6 mois de prison ; Pham Thanh Nghiên (f), journaliste indépendante et cyberdissidente, détenue depuis le 17 septembre 2008 ; Nguyên Xuân Nghia, poète, écrivain et cyberdissident, 6 ans de prison ; Vu Van Hung, enseignant et défenseur des droits de l’homme, 3 ans de prison, torturé en détention ; Ngô Quynh et Pham Van Trôi, Nguyên Van Tuc et Trân Duc Thach, écrivains et poètes, cyberdissidents, respectivement 3, 4, 4 et 3 ans de prison ; Nguyên Van Tinh, enseignant, collaborateur à la revue clandestine la Nation, 3 ans de prison ; Nguyên Kim Nhan, cyberdissident et défenseur des droits de l’homme, 2 ans de prison ; Nguyên Manh Son, poète et cyberdissident, 3 ans de prison ; Trân Huynh Duy Thuc et Lê Thang Long, Trân Thi Thu (f) et Lê Thi Thu Thu (f), cyberdissidents et défenseurs des droits de l’homme, arrêtés le 24 et 4 juin 2009 ; Lê Công Dinh, avocat des droits de l’homme et cyberdissident, arrêté le 13 juin 2009 ; Nguyên Tiên Trung et Trân Anh Kim, cyberdissidents, arrêtés le 7 juillet 2009. Par ailleurs, le 8 octobre dernier, la poète – écrivaine et ancienne prisonnière d’opinion Trân Khai Thanh Thuy a été arrêtée après que des agents de sécurité en civil sont venus à son domicile pour harceler elle, son époux et leur fille de 13 ans. Elle a été frappée par ces agresseurs avec des briques et il est à craindre qu’elle ne souffre d’un traumatisme crânien. Les médias officiels ont rapporté que Trân Khai Thanh Thuy et son époux ont frappé et blessé un autre homme. Elle seule a été inculpée pour coups et blessures et reste en détention préventive d’une durée indéterminée, ce qui l’empêchera de recevoir des soins médicaux nécessaires pour le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypotension. Pour rappel, Trân Khai Thanh Thuy était atteinte d’une tuberculose avancée à peine guérie. Comme le journaliste Taoufik Ben Brik interpellé récemment en Tunisie, la cyberdissidente a été victime d’une provocation organisée, un coup monté de toutes pièces. La sécurité a publié une photo montrant un homme blessé. En fait, les blogueurs vietnamiens ont découvert que cette photo a été prise le 28 février 2005 et non pas le 9 octobre 2009.

Nguyen Hoang Bao Viet
Blogueur sur le Site Protection International
membre du Centre PEN Suisse Romand,
du Centre des écrivains vietnamiens en exil CEVEX
et du PEN Club vietnamien en Europe

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