La répression du Vietnam contre sa dissidence – C’est pour décourager les autres

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Un nouveau style de diplomatie basée sur une répression d’un autre temps

Comme un État à parti unique qui restreint comme il se doit la liberté d’expression et enferme souvent les dissidents, le Vietnam n’est pas réputé pour sa promotion des libertés civiles. Mais, après avoir bénéficié d’un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations Unies depuis 2008, et s’apprêtant à prendre la présidence de l’ASEAN, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, en 2010, le gouvernement semble soucieux de redorer son image sur la scène internationale.

Au cours d’un examen annuel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le mois dernier, le gouvernement communiste semblait exceptionnellement ouvert à la critique. Il a accepté les deux tiers des quelque 140 recommandations formulées par les membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. « Il n’y a pas ce que l’on appelle des ‘prisonniers de conscience’ et nul n’est arrêté pour avoir critiqué le gouvernement », insiste la délégation du Vietnam. Cela n’est peut-être pas arrivé jusqu’aux oreilles des juges à Hanoï et Haïphong, car il y a quelques jours, ils ont condamné neuf militants pour la démocratie à des peines de prison allant jusqu’à six ans dans une série de procès expéditifs.

Les activistes, dont certains sont liés à un rassemblement pro-démocratie interdit qui s’appelle Bloc 8406, ont été condamnés pour « propagande contre l’État », une infraction selon le Code pénal du Vietnam. Ils ont été arrêtés l’an dernier après avoir accroché des banderoles sur la route et distribué des tracts appelant à la démocratie multipartite, le respect des droits de l’homme et la protection des îles de la mer de Chine méridionale contestée avec la Chine. Les militants ont également été accusés d’utiliser Internet pour faire campagne contre le gouvernement, en mettant en ligne les photographies des banderoles (qui ont été rapidement retirés par la police), et écrit des articles qui critiquent la direction du Parti communiste.

La répression a suscité une rare remontrance des États-Unis, qui semblaient plus enclin ces derniers temps à favoriser les liens commerciaux que de critiquer le Vietnam sur les droits de l’homme. L’ambassade à Hanoi déclare même être « profondément troublée » et appelle à la libération immédiate et inconditionnelle des neuf.

Le gouvernement vietnamien n’a jamais eu peur d’utiliser la loi pour dissuader les critiques. Les lumières dirigeantes du Bloc 8406 ont été condamnées en 2007 à des peines de prison ferme. Mais cette année, l’État a montré une détermination renouvelée dans ses efforts pour faire taire les voix dissidentes, qu’elles soient d’éminents avocats défenseurs des droits de l’homme ou de simples blogueurs qui protestaient contre les liens étroits du gouvernement avec la Chine, le traditionnel pays ennemi.

Les observateurs disent ce zèle répressif reflète en partie la nervosité du Parti communiste à l’approche de son congrès quinquennal en 2011. Mais Carl Thayer, expert du Vietnam à l’Australian Defence Force Academy de Canberra, suggère que le gouvernement pourrait craindre également que les groupes de dissidents auparavant disparates tels que les moines bouddhistes, des prêtres catholiques et des blogueurs politiques, semblent vouloir se rassembler autour de certaines questions, notamment l’opposition à l’influence croissante de la Chine au Vietnam.

Quelles que soient ses craintes, le gouvernement est confronté à un dilemme en essayant d’écraser la critique. L’utilisation d’internet et des blogs se développe plus rapidement au Vietnam que dans presque n’importe quel autre pays. Le gouvernement a reconnu qu’Internet, le média privilégié pour la plupart des dissidents, est essentiel au développement du pays.

Toutefois, il n’a pas les moyens de contrôler l’accès à Internet avec les lourdes méthodes pratiquées en Chine ou en Iran. Alors, le gouvernement doit s’appuyer sur des procès politiques orchestrés et des arrestations sporadiques de blogueurs pour garder le contrôle sur la flambée du nombre d’internautes.

http://www.economist.com/world/asia/displaystory.cfm?story_id=14664631

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