Un prêtre catholique de Hue défend les militants humiliés à la télévision d’État

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24 août 2009

Ils ont « avoué » leur crime contre le gouvernement vietnamien et ont appelé à la « clémence ». Ils font tous partie du Bloc 8406, un mouvement pour la démocratie, interdit au Vietnam. Le prêtre, qui risque également la prison, les défend : les aveux ont été extorqués sous la torture.

Hue (Asia News) – Un prêtre catholique du diocèse de Hue (Centre du Vietnam) a dénoncé les émissions de télévision où certains dissidents ont été contraints d’avouer leurs « crimes » et de demander le pardon de l’État. Maintenant, même le prêtre risque d’être emprisonné.

Le père Pierre Phan Van Loi, du diocèse de Hue a déclaré à Asia News : « Nous savons que la police d’État et les médias prennent délibérément pour cibles ces militants pro-démocratie, pour manipuler l’opinion publique contre eux. Ils endossent le rôle de ministère public, illégalement. Ces confessions forcées n’ont donc pas de signification réelle. Elles révèlent simplement le visage sombre et brutal de ce gouvernement ».

Dans la soirée du 19 août, une émission de télévision de 10 minutes a montré cinq militants pro-démocratie arrêtés récemment qui, « tête basse ont avoué leurs crimes contre l’État vietnamien ». Le lendemain, ce fut rapporté avec insistance par la majorité des 700 journaux et publications contrôlés par le gouvernement. Le journal du Parti communiste vietnamien, Nhan Dan, énumérant leurs noms, concluait qu’ils « avaient plaidé coupables et lancé un appel à la clémence ».

Les cinq militants qui ont apparemment reconnu leur culpabilité sont : Tran Huynh Duy Thuc, ancien directeur général de la Société de l’OCI (Saigon), Le Cong Dinh, un avocat, Le Thang Long, directeur général de la compagnie Innotech, résidant dans le quartier résidentiel de l’Université polytechnique de Hanoi, Nguyen Tien Trung, 26 ans, ancien soldat, résident de Tan Binh (Saigon) et Tran Anh Kim, 60 ans, ancien lieutenant-colonel dans l’armée communiste du Vietnam, de Thai Binh.

Tous ces dissidents ont été arrêtés ces derniers mois sur l’accusation de « menacer la sécurité nationale ». En réalité, ils ont distribué des dépliants, affiché des bannières, écrit des poèmes et des articles pro-démocratie sur Internet. Tous sont liés d’une façon ou d’une autre au groupe illégal Bloc 8406, un mouvement de 2 mille membres qui soutient la liberté d’expression et un système multipartis au Vietnam.

Ces militants sont connus du peuple vietnamien qui admire leur courage. Les aveux publics ont par conséquent surpris beaucoup de gens. Mais le père Phan Van Loi déclare : « Ce n’est pas parce que nous les avons vus dans une émission de télévision que nous pouvons les accuser de lâcheté. Ces aveux sont toujours arrachés sous la pression et la torture ».

Human Rights Watch (HRW) a demandé au gouvernement vietnamien de libérer tous les militants pro-démocratie arrêtés ces derniers mois, et de leur garantir la liberté d’expression. Selon HRW, le père Phan Van Loi risque également d’être arrêté.

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