Sept militants condamnés à des peines de prison

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30 mai 2011

Lors d’un procès à huis-clos, le Vietnam a condamné des militants luttant pour les droits fonciers et la démocratie à des peines allant jusqu’à huit ans de prison.

Un tribunal vietnamien a condamné lundi sept défenseurs des droits fonciers et activistes pour la démocratie à des peines allant de deux à huit ans de prison pour « subversion » au cours d’un des plus grands procès politiques que le pays a parti unique a connu ces dernières années. Après un procès à huis-clos d’un jour tenu sous haute sécurité, le Tribunal soi-disant populaire de la province de Ben Tre a, selon les avocats, reconnu coupable les sept « d’avoir tenté de renverser l’administration du peuple ».

Les groupes des droits de l’homme indiquent que ces activistes ont aidé les habitants à remplir et à déposer des dossiers de plainte concernant la perte de leurs terres saisies par les autorités locales et vendues aux promoteurs.

Selon les accusations de la Cour, la militante pour des réformes agraires Tran Thi Thuy et ses « complices » appartiennent au groupe d’opposition interdit Viet Tan et sont membres d’une église chrétienne non-officielle. Parmi les accusés figurent Duong Kim Khai, pasteur évangéliste mennonite de 52 ans. Bien que l’Église mennonite ait été reconnue officiellement par le gouvernement vietnamien, Khai est à la tête d’un groupe de dissidents d’environ 10.000 membres appelé « la Congrégation de l’Étable » à Ho Chi Minh Ville.

Trois des accusés sont soupçonnés d’être des membres du Viet Tan, un groupe d’opposition basé aux États-Unis également connu comme le Parti pour la Réforme du Vietnam. Viet Tan se réclame non-violent et pro-démocratie mais le pouvoir communiste de Hanoï le considère comme « groupe terroriste ».

‘Pas de visite des avocats’

Thuy a été condamnée à huit ans de prison et à cinq ans d’assignation à résidence, Khai à six ans d’emprisonnement et à cinq ans d’assignation à résidence. Les autres prévenus ont reçu des peines allant de deux à sept ans de prison.

Selon Viet Tan qui a fortement condamné cette « parodie de justice », on ne leur a pas autorisé à rencontrer leurs familles ou leurs avocats depuis qu’ils ont été arrêtés l’année dernière.

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Des personnes se sont rassemblées le 30 mai 2011 à l’extérieur du tribunal de la province de Ben Tre au sud du Vietnam. (photo : Radio Nouvel Horizon)

« Les peines prédéterminées » des sept « sont des preuves supplémentaires de l’absence de légitimité du régime de Hanoi et expliquent pourquoi il est continuellement critiqué par la communauté internationale pour ses violations des droits de l’homme » a déclaré lundi Duy Hoang, le porte-parole de Viet Tan.

« Avec ces condamnations injustes, Hanoi a tenté de réduire au silence sept militants qui ont dénoncé les fautes du régime », dit-il.

Viet Tan défie le gouvernement de Hanoi d’étayer ses accusations contre les 7 devant les instances des droits de l’homme de l’ONU et de l’opinion publique internationale.

Duy Hoang ajoute : « Plus que jamais, Viet Tan continuera à promouvoir les actions civiques non-violentes et à se tenir aux côtés de nos compatriotes vietnamiens de tous horizons pour provoquer le changement démocratique par des moyens pacifiques. »

Zone du tribunal bouclée

Les autorités vietnamiennes avaient mobilisé les forces de sécurité pour empêcher d’autres citoyens spoliés de leurs terres et les parents des accusés de se rendre au procès ou de se réunir à l’extérieur du tribunal, indique Viet Tan.

Des centaines de badauds se trouvaient dans le secteur du tribunal durant le procès lundi. Des témoins ont déclaré que le secteur avait été bouclé par des officiers en uniforme et en civil.

« La police utilisaient des véhicules blindés pour cacher la scène, nous empêchant de regarder vers le tribunal. Ils nous suivaient de très près et nous filmaient avec leurs appareils photo et leurs caméras »” nous informe au cours d’une interview Nguyen Thi Ho, un fidèle de l’Église mennonite qui a essayé de se rendre au tribunal.

« La police a carrément bouclé le secteur, aucune voiture ne pouvait rouler. Certains d’entre nous ont dû payer pour se rendre près du tribunal à moto mais nous avons dû nous asseoir dans des cafés et nous n’avons pas pu rester sur le trottoir », dit-elle.

La semaine dernière, cinq parlementaires américains écrivaient au Premier Ministre vietnamien Nguyen Tan Dung, indiquant que cette affaire « entachait votre gouvernement en matière de liberté de religion ».

La lettre, rédigée par le député républicain Ed Royce de la Chambre des Députés, avait été écrit dans l’espoir que les accusations contre les activistes « pacifiques » seraient rejetées.

‘Manquement à la justice’

Lundi, Loretta Sanchez, Co-présidente du Comité électoral du Congrès sur le Vietnam, a condamné le procès, indiquant que le gouvernement vietnamien privait ses citoyens des libertés civiles et politiques fondamentales.

« Le procès des sept activistes qui, du début à la fin, a manqué de procédure en bonne et due forme reflète un manquement à la justice » a déclaré la Députée dans un communiqué.

« Beaucoup d’activistes ont été victimes de violence lors de leur arrestation. De plus, les avocats de la défense des sept activistes n’ont pu rencontrer les accusés ni avoir accès aux documents les concernant », dit-elle.

Alors que le gouvernement vietnamien insiste sur le fait qu’il a réalisé d’importants progrès en matière de droits de l’homme, le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International souligne que des douzaines d’opposants politiques pacifiques ont été condamnés à de longues peines de prison depuis que Hanoï a lancé une campagne de répression contre la liberté d’expression fin 2009.

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