Une pétition déposée auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire au nom du journaliste et activiste emprisonné Lê Đình Lượng

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18 octobre 2018

Media Legal Defence Initiative (MLDI)  a déposé une pétition auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (UNWGAD – “United Nations Working Group on Arbitrary Detention”),  demandant la libération immédiate de Lê Đình Lượng, récemment reconnu coupable et condamné à 20 ans de prison au Vietnam.

Lượng, actuellement âgé de 52 ans, est un journaliste citoyen et un activiste environnemental et politique. Au moment de son arrestation, il était membre du Parti de la réforme du Viet Nam («Viet Tan»), une organisation pacifique ayant pour objectif de construire une démocratie durable dans le pays. Dans le cadre de son travail journalistique, M. Lượng a écrit sur les violations des droits de l’Homme au Viet Nam et a souligné la nécessité de réformes démocratiques. Au fil des ans, les reportages et l’activisme public de M. Lượng lui ont valu d’être pris pour cible par les autorités. Il a été placé sous surveillance par des agents de l’État et a violemment été attaqué et battu aux côtés d’autres militants des droits de l’homme.

En juillet 2017, M. Lượng a été arrêté par la police dans la province de Nghê An et inculpé de « conduite d’activités visant à renverser le gouvernement ».  Cette charge est souvent celle la plus invoquée par le gouvernement vietnamien contre les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme qui osent dénoncer la corruption et l’incompétence de l’État. Son arrestation a fait suite à son implication dans les campagnes de protestation contre le désastre environnemental de Formosa en 2016. La catastrophe a tué des tonnes de poissons et a réduit en poussière les moyens de subsistance de milliers de pêcheurs le long des 120 kilomètres de la côte vietnamienne. À la suite de cette catastrophe, M. Lượng a fait campagne pour que les pêcheurs obtiennent une indemnisation et s’est associé à des manifestations publiques contre l’entreprise Formosa, qui avait illégalement jeté des déchets toxiques dans l’océan.

Après son arrestation, M. Lượng a été placé en détention provisoire plus de 12 mois et condamné le 16 août 2018. La procédure s’est caractérisée par son absence totale d’une quelconque équité ou justice. Il a été condamné à 20 ans d’emprisonnement avec une peine de probation de cinq ans à exécuter après sa peine de prison. La peine de M. Lượng serait l’une des plus lourdes imposées à un prisonnier politique au Viet Nam ces dernières années. Cette sentence a été prononcée le même jour que son procès, qui a duré un peu plus de cinq heures.

Depuis l’arrestation de M. Lượng en juillet 2017, des membres de sa famille et des groupes de défense des droits de l’Homme ont signalé qu’il avait été victime de maltraitance en prison. Sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite et les autorités ont refusé d’autoriser les médicaments dont il a besoin. Ses problèmes de santé se sont aggravés en raison des conditions de détention qu’il subit dans la prison. Cette pétition est la dernière d’une longue série d’affaires que MLDI a intenté au nom de journalistes vietnamiens et de défenseurs des droits de l’Homme.

Dans un précédent avis critiquant la répression exercée contre les journalistes par le Vietnam, le Groupe de travail notait qu’“un emprisonnement généralisé ou systématique ou toute autre privation grave de liberté en violation des règles du droit international peut constituer un crime contre l’humanité”. Pourtant, le Vietnam continue de se livrer à une vaste répression contre les journalistes et autres militants ayant tenté d’exercer légitimement leur droit de s’exprimer librement. M. Lượng est la dernière victime d’un tel flagrant déni de justice. Il est l’un des nombreux journalistes vietnamiens condamnés pour des accusations forgées de toutes pièces pour des raisons de sécurité nationale. Il est également l’un de ceux emprisonnés pour empêcher toute critique du gouvernement. Ces derniers mois, deux de ces journalistes ont été libérés et expulsés du pays.

Il y a plus de 100 prisonniers de conscience dans les prisons vietnamiennes. Grâce à cette pétition, le Groupe de travail des Nations Unies devrait maintenant pouvoir demander des comptes au gouvernement vietnamien, conclure que la détention de M. Lượng est arbitraire et contraire au droit international et, conformément à ses précédentes observations, conclure que la politique du Viet Nam consistant à emprisonner systématiquement des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme représente un crime contre l’humanité.

MLDI souhaite remercier les étudiants participant au cursus Liberté d’Expression de Droit de la faculté de droit de l’Université d’Édimbourg pour l’aide qu’ils ont apportée dans ce cas.

Source : Media Legal Defence Initiative

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