Nouvelles manifestations des paysans plaignants à Sài Gòn

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Depuis quelques jours, des dizaines de paysans plaignants des différents départements méridionaux sont revenus à Sài Gòn pour manifester devant les locaux de l’administration centrale.

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Le 12 septembre, une cinquantaine de paysans plaignants d’An Giang se réunissent devant le 210 rue Vo Thi Sau, 3e arrondissement. Les deux tiers d’entre eux sont des paysans khmers qui n’ont pas reçu de justes compensations pour la saisie de leurs terres par les autorités départementales. A la fin de la journée, les manifestants sont embarqués par la police pour être ramenés à An Giang.

Tôt le 13 septembre, une trentaine d’autres manifestants, toujours d’An Giang, se rassemblent devant un bâtiment officiel situé au 210 rue Vo Thi Sau, 3e arrondissement. Mais ils ne peuvent manifester qu’une demi-journée car la police vient les déloger manu militari à 14h. Madame Vo Thi Dua, 58 ans, paysanne plaignante d’An Giang, crie alors : « Les autorités départementales d’An Giang doivent restituer mes terres. » Elle est brutalement embarquée par la police et emmenée au commissariat du 3e arrondissement pour y être interrogée comme une délinquante. Elle est relâchée dans l’après midi et forcée de rentrer à An Giang.

Les paysans plaignants qui ont tout perdu vivent de petits boulots et économisent chaque centime afin de pouvoir monter à Sài Gòn se plaindre auprès des autorités centrales. Mais dès le 1er jour dans la capitale économique du Viêt Nam, les autorités les embarquent de force dans des véhicules pour les ramener à leur point de départ. Cela semble devenir la seule réponse des autorités communistes vietnamiennes face à ces paysans plaignants. Dès qu’un rassemblement de ces gens survient, il est rapidement dispersé et les paysans sont ramenés immédiatement chez eux. Les autorités veulent à tout prix éviter la répétition des 27 jours de manifestation en juin et juillet dernier au cours desquels s’étaient rassemblé jusqu’à 2000 paysans en colère. Ce faisant, les autorités portent atteinte à la liberté de manifester pourtant inscrite dans la législation vietnamienne. En interdisant les plaignants de s’exprimer sur la voie publique, les autorités vietnamiennes violent leurs propres lois. De plus, la police campe désormais nuit et jour devant le bureau de représentation de l’État, au n° 210 de la rue Vo Thi Sau, empêchant tout rassemblement de paysans plaignants. Les autorités vietnamiennes veulent-elles réellement résoudre le problème de ces gens qui, malgré tout, croient encore à la justice et placent leur confiance dans l’administration centrale. Ou bien ce bureau de représentation n’est-il qu’une vitrine destinée à tromper l’opinion publique ?

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Mesdames Lê Thi Nguyet et Cao Quê Hoa de Tien Giang nous ont également appris que le 15 septembre 2007 à 15 heures, un groupe de 25 à 30 individus avec des airs de voyous avaient débarqué à la buvette de monsieur Nguyen Van Trinh, située dans le hameau de Tan Phu, commune de Phu Thuan, département de Tien Giang. Ces individus ont passé à tabac M. et Mme Trinh, puis ils ont cassé son humble boutique. C’est grâce à l’intervention des voisins que M.et Mme Trinh ont pu être secourus et transportés vers l’hôpital. Alors que leur fille était en train de les soigner dans leur chambre d’hôpital, ces individus sont revenus pour s’en prendre brutalement à la jeune femme. Elle a dû être secourue par le personnel médical qui l’a ensuite soignée aux urgences. M et Mme Trinh ont rapporté que les voyous criaient ces paroles tout en les frappant : « Cela vous apprendra à aller manifester à Sài Gòn, à porter plainte. On se fout de vos plaintes !!! »

Durant le passage à tabac, de nombreux voisins ont appelé la police au n° d’urgence 113 mais aucun policier ne s’est déplacé pour arrêter les voyous. Après leur méfait, ils ont même défié la population de les dénoncer à la police.

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Il faut rappeler que M. et Mme Trinh faisaient partie des meneurs de la manifestation de 27 jours à Sài Gòn en juin et juillet dernier, s’exprimant largement avec des porte-voix. M. Trinh se tenait aux côtés du vénérable Thich Quang Do le 17 juillet lorsque ce dernier exprimait son soutien au millier de paysans plaignants présents. Lorsque les manifestants ont été ramenés de force dans leurs départements, les époux Trinh ont été gardés à vue durant plusieurs jours. Depuis cette date, ils ont été constamment harcelés, interrogés, menacés par la police. Mais M. et Mme Trinh n’ont jamais voulu retirer leurs plaintes, si bien qu’aux yeux de la police locale ils représentaient un élément à éliminer. Nous sommes persuadés que c’est la police de Tien Giang qui a organisé le tabassage des époux Trinh afin de les dissuader de mener à nouveau les manifestants à Sài Gòn.

Nous protestons énergiquement contre ces crimes des autorités communistes vietnamiennes de Tien Giang, l’envoi de voyous et aussi de policiers en civil pour frapper de pauvres citoyens comme la famille Trinh. Nous appelons également les opinions publiques et les personnes de bonne volonté au Viêt Nam et à l’étranger à continuer à soutenir les paysans plaignants, pauvres victimes du régime.

Les reporters militants pour la justice,
écrivant depuis Sài Gòn le 15 septembre 2007.

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