Vietnam : cinq à 16 ans de prison pour quatre dissidents

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print
Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

20 janvier 2010

La justice vietnamienne a condamné mercredi quatre militants pro-démocratie à des peines allant de cinq à 16 ans de prison ferme, pour tentative de renversement du régime communiste.

A l’issue d’un procès d’un jour à Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon sud), l’avocat Le Cong Dinh, connu pour sa défense de confrères militants de droits de l’homme, a écopé de cinq ans et le blogueur-informaticien Nguyen Tien Trung, formé à Rennes (ouest de la France), de sept ans.

Ils ont été reconnus coupables d’”activités visant à renverser l’administration du peuple”. Ils risquaient jusqu’à la peine de mort, comme un autre militant, Tran Huynh Duy Thuc, condamné à la peine la plus lourde : 16 ans.

Le quatrième accusé, Le Thang Long, était jugé en qualité de complice. Il a été envoyé derrière les barreaux pour 5 ans.

Mercredi, Le Cong Dinh, 41 ans, et Nguyen Tien Trung, 26 ans, ont reconnu avoir violé la loi, à l’inverse de Tran Huynh Duy Thuc, 43 ans, et Le Thang Long, 42 ans, dont l’accusation a dénoncé l’attitude “défiante” devant la Cour.

Tous ont vu leurs peines de prison assorties de résidence surveillée allant de trois à cinq ans.

A l’énoncé du verdict, le juge Nguyen Duc Sau a estimé que les accusés avaient eu des comportements “organisés”, “très dangereux pour la société”, portant “atteinte à la sécurité nationale”.

La Cour a reproché aux militants leur “collusion” avec des “organisations réactionnaires exilées à l’étranger”, d’avoir tenté de renverser le gouvernement par des moyens “non violents”, notamment via des articles de propagande antirégime sur l’internet.

MM. Dinh, Trung et Thuc se sont vu reprocher leurs liens avec le Parti démocratique du Vietnam (PDV), une ancienne émanation du Parti communiste au pouvoir dissoute dans les années 80 et réactivée sans autorisation en 2006.

Nguyen Tien Trung s’est aussi vu reprocher la formation d’un mouvement de la jeunesse démocratique, Le Cong Dinh la participation à la rédaction d’une nouvelle Constitution, Tran Huynh Duy Duc la création d’un groupe de travail sur les problèmes socio-économiques du Vietnam. Selon le procureur, ce groupe, auquel Le Thang Long était accusé d’avoir participé, misait sur une grave crise économique pour de possibles changements politiques dans le pays dès 2010.

Le procès, à l’origine prévu pour durer deux jours, s’est tenu sous haute surveillance. Des dizaines de membres des forces de l’ordre avaient été postés à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment. Les accusés avaient eux-mêmes en permanence des policiers derrière eux.

Quelques diplomates occidentaux et médias étrangers ont été autorisés à suivre les débats, mais hors de la salle d’audience, sur un écran de télévision en circuit fermé. L’usage de téléphones portables et appareils photos était interdit, les réseaux téléphoniques coupés à proximité du bâtiment.

L’arrestation l’an dernier des quatre hommes, en particulier celles de Le Cong Dinh et Nguyen Tien Trung, avait déclenché une vague de protestations d’organismes de défense de droits de l’homme, des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Mercredi, le consul général américain, Kenneth Fairfax a dénoncé le verdict, contraire selon lui aux “obligations” internationales du Vietnam en matière de droits de l’Homme, et appelé à la libération de toutes les personnes emprisonnées dans le pays pour “l’expression pacifique” de leurs opinions.

Share on facebook
Share on google
Share on twitter
Share on whatsapp
Share on email
Share on print

Derniers articles

Action collective pour les îles Paracel et Spratly

Aujourd’hui, la communauté internationale s’accorde à dire que la République populaire de Chine mène des actions de plus en plus agressives dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine méridionale. Ces hostilités ont commencé il y a 49 ans avec l’invasion chinoise des îles Paracels (Hoàng Sa) le 19 janvier 1974,