Vietnam : Un défenseur des droits de l’homme, Mme Tran Khai Thanh Thuy, attaquée et arrêtée sur des accusations d’agression

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30 octobre 2009

Le 19 octobre 2009, un défenseur des droits de l’homme, Mme Tran Khai Thanh Thuy aurait été transférée à la prison Hoa Lu, Hanoi, après son arrestation le 8 octobre sur des accusations de coups et blessures. Les membres de sa famille ont rapporté qu’elle avait été victime d’une agression de la part des agents de police, et que la photographie utilisée comme preuve contre elle a été trafiquée.

Plus d’infos

Tran Khai Thanh Thuy est romancière et journaliste, membre du groupe [interdit] pro-démocratie Bloc 8406, et membre honoraire de PEN Angleterre, qui œuvre à promouvoir la littérature et des droits de l’homme. En 2007, Tran Khai Thanh Thuy a reçu le prix Hellman / Hammett de Human Rights Watch.

Le 8 octobre 2009, Tran Khai Thanh Thuy, a été arrêtée lors d’un voyage de soutien à six autres militants, jugés pour avoir accroché des banderoles pro-démocratie et exprimé pacifiquement leurs opinions sur les politiques gouvernementales à travers des écrits publiés sur internet. À environ 10km de Hai Phong, la police a stoppé sa voiture et l’a arrêtée. Après plusieurs heures de détention, elle a été libérée et ramenée à son domicile vers 16h. On lui a dit qu’elle ne devait pas quitter sa maison. Vers 20h30, il y avait du grabuge à son domicile, causé par deux individus, probablement des policiers en civil. Comme ils n’ont pas été capables d’identifier ces individus comme étant des policiers, Tran Khai Thanh Thuy et son mari, M. Do Ba Tan, ont crié et tenté de se défendre devant leur fille de 13 ans. Mais Tran Khai Thanh Thuy a été frappée avec des briques et a subi une blessure sur le haut de la tête. Les policiers postés devant la maison ne sont pas intervenus.

Tran Khai Thanh Thuy

Après être allé à l’hôpital, le couple a été arrêté et emmené au poste de police dans le district de Dong Da, Hanoi. Pendant leur détention, les médias d’état ont diffusé un récit de l’arrestation qui prétend que le couple était responsable d’une agression contre un voisin. Le colonel de police, Vu Cong Long, chef de la police du district Dong Da, a déclaré que Do Ba Tan « a bloqué la rue avec sa moto », et lorsqu’un voisin lui suggère de la déplacer, le ton est monté et Do Ba Tan a « utilisé son casque pour frapper son voisin au visage ». En outre, Tran Khai Thanh Thuy est accusée d’avoir frappé son voisin avec une brique au cours de l’altercation. Tran Khai Thanh Thuy est maintenant poursuivie pour « coups et blessures volontaires », une accusation pouvant mener jusqu’à trois ans de prison. Do Ba Tan a été relâché le 12 octobre et la police a déclaré qu’il ne serait pas poursuivi. Sa famille rapporte que Tran Khai Thanh Thuy a été transférée à la prison Hoa Lu à Hanoi, le matin du 19 octobre.

Toutefois, des sources ont pointé des inexactitudes dans les accusations et les preuves fournies par les autorités. En particulier, les détails enregistrées dans une photographie numérique des blessures du voisin que la photo montre qu’elle a été prise le 28 février 2005 et que le fournisseur de cette image a utilisé le logiciel Photoshop pour changer la date de la photographie pour inscrire 9 octobre 2009. En outre, il n’est pas prouvée que la personne sur la photo est le voisin, bien que le colonel Vu Cong fait référence à lui comme la « victime ».

Front Line pense que l’arrestation, l’emprisonnement et le harcèlement de Tran Khai Thanh Thuy sont directement liés à son travail dans la défense des droits de l’homme au Vietnam.

Tran Khai Thanh Thuy a été soumise à un harcèlement permanent par les autorités vietnamiennes. Le 7 octobre 2009, Tran Khai Thanh Thuy s’est vue refuser l’accès au palais de justice de Hanoi pour assister au procès de l’enseignant Vu Hung, malgré l’annonce par les autorités d’un procès « public ». La police a fait dû faire marche arrière après l’intervention de représentants des ambassades étrangères présents à la cour. En avril 2007 elle a été arrêtée à son domicile et, plus tard condamnée à neuf mois et dix jours de prison pour « trouble à l’ordre public ». Elle a été libérée le 31 janvier 2008. En octobre 2006, elle a été publiquement dénoncée et humiliée au cours d’un « procès populaire », organisé par les autorités. Elle et sa famille font l’objet d’une surveillance policière et le harcèlement continuel – par exemple, sa maison a été attaquée par des voyous, qui auraient été recrutés par la police, et elle et sa famille ont reçu des menaces téléphoniques.

Front Line pense que l’arrestation, l’emprisonnement et le harcèlement de Tran Khai Thanh Thuy sont directement liés à son travail dans la défense des droits de l’homme au Vietnam. Front Line considère cela comme partie intégrante d’une politique de harcèlement permanent contre Tran Khai Thanh Thuy en tant que défenseur des droits de l’homme. Tran Khai Thanh Thuy souffre de diabète et de tuberculose avancée, et s’est vu refuser des soins médicaux adéquats durant son précédent séjour en prison. Front Line est ainsi profondément inquiète pour l’intégrité physique et psychologique de Tran Khai Thanh Thuy.

Front Line exhorte les autorités vietnamiennes :

1. Libérer immédiatement et inconditionnellement Tran Khai Thanh Thuy, dont Front Line pense qu’elle est détenue uniquement en raison de ses activités légitimes et pacifiques de défense des droits de l’homme, et procéder à une enquête immédiate et impartiale sur le harcèlement et l’intimidation dont elle est victime, avec la publication des résultats et la poursuite des responsables en justice conformément aux normes internationales ;

2. Veiller à ce que le traitement de Tran Khai Thanh Thuy, pendant sa détention, respecte toutes les conditions énoncées dans les « Principes de base du traitement des détenus, adoptés par l’Assemblée générale, résolution 45/111 du 14 décembre 1990 » ;

3. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l’intégrité physique et psychologique et la sécurité de Tran Khai Thanh Thuy et sa famille, y compris lui fournissant l’accès à l’assistance médicale indépendante, ainsi que de garantir à son mari le droit aux visites en prison, afin d’apporter les médicaments nécessaires pour sa femme ;

4. Réviser les dispositions nationales de sécurité dans le Code pénal, notamment l’article 88, et les mettre en conformité avec les normes internationales ;

5. Garantir en toutes circonstances que les défenseurs des droits de l’homme au Vietnam sont en mesure de mener leurs activités légitimes de droits de l’homme sans crainte de représailles, et libre de toutes restrictions, y compris le harcèlement judiciaire.

http://www.frontlinedefenders.org/node/2222

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