18 novembre 2010
Cela fait plus de trois mois que les autorités vietnamiennes ont arrêté quatre militants de pro-démocratie du fait de leur appartenance à Viet Tan.
Pham Minh Hoang, professeur en Mathématiques appliquées à l’École supérieure Polytechnique de Saigon, a été arrêté le 13 août 2010 pour « tentative de renverser le gouvernement » selon l’article 79 du Code pénal vietnamien, une accusation généralement utilisée contre les membres des partis d’opposition de pro-démocratie.
Pour le moment, aucun avocat ne le défend. Bien que sa famille ait pris des dispositions pour obtenir un avocat de la défense, les autorités n’ont pas encore autorisé Maître Tran Vu Hai à représenter le Professeur Hoang. Le 30 septembre, les médias d’Etat ont diffusé une séquence vidéo dans laquelle le Professeur Hoang apparaissait et reconnaissait les accusations portées par le Ministère de la Sécurité publique.
Depuis septembre, un représentant du Consulat français rencontre une fois par mois le Professeur Hoang, qui possède la double nationalité française et vietnamienne. Chaque visite a lieu sous haute surveillance. L’entretien n’a lieu qu’en vietnamien et est strictement limité à sa santé physique. Les autorités pénitentiaires ont refusé que le Consulat français lui remette une lettre que son épouse leur avait confiée.
Son épouse Le Thi Kieu Oanh a été convoquée début novembre par la sécurité publique pour interrogatoire et on lui a ordonné de ne pas parler aux médias.
Duong Kim Khai, pasteur de l’Église Mennonite, a été arrêté le 10 août 2010. Ce n’est que le 12 octobre que sa famille a reçu confirmation écrite de son arrestation. La lettre du Ministère de la Sécurité publique indiquait qu’il était détenu « à la Prison B34 » sans donner d’adresse précise ou combien de temps il serait détenu. Sa famille a depuis fait des démarches pour lui rendre visite et lui adresser des colis. Toutes leurs requêtes sont restées sans réponse.
Tran Thi Thuy, militante pour les droits des agriculteurs et membre de l’Eglise Bouddhique Hoa Hao, a été arrêtée le 10 août 2010. Elle a passé les 20 dernières années à défendre ses intérêts et ceux des fermiers de la province de Dong Thap contre l’expropriation des terres par le gouvernement. Depuis mars, sa famille était constamment harcelée, voire même agressée physiquement par les forces de police ou les policiers en civil. Après d’incessantes réclamations de sa mère, sa famille a pu lui adresser un paquet de première nécessité le 30 octobre. Cependant, toutes demandes de visites ou de renseignements complémentaires concernant l’affaire de Mme Thuy ont été rejetées.
Nguyen Thanh Tam, militant pour les droits des agriculteurs et membre de l’église Évangélique, a été arrêté le 18 juillet 2010. Comme Duong Kim Khai et Tran Thi Thuy, Nguyen Thanh Tam a fait campagne en son nom et pour le compte d’autres agriculteurs afin de demander réparation contre les saisies illégales de leurs terres par les fonctionnaires du Parti communiste. Après son arrestation, sa famille a reçu des menaces répétées de la police de sécurité, les prévenant de ne pas quitter leur domicile ou de ne pas prendre contact avec les autres, y compris les médias et même les membres de l’église. A aujourd’hui, la famille de Nguyen Thanh Tam n’a pas été autorisée à lui rendre visite.
Pour de plus amples renseignements sur la campagne pour la libération de ces quatre militants pour la démocratie et la justice sociale, merci de visiter notre site www.viettan.org/liberez-les.
