4 octobre 2010
À l’appel de Viet Tan, plus de trois cents vietnamiens se sont rassemblés ce samedi 2 octobre 2010 sur la Place de la Bourse à Bruxelles pour manifester en prélude au 8ème Dialogue Europe Asie (ASEM). Les manifestants, venus de plusieurs pays d’Europe comme le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Grande Bretagne et la France, protestent contre les violations continuelles des droits de l’homme au Vietnam, notamment les arrestations de quatre membres de Viet Tan, à savoir le Professeur Pham Minh Hoang, le Pasteur Duong Kim Khai, Mme Tran Thi Thuy et M. Nguyen Thanh Tam.
Le cas du Professeur Pham Minh Hoang, citoyen franco-vietnamien, est le plus révélateur. Il a été officiellement arrêté pour avoir diffusé, sous son nom de blogueur Phan Kien Quoc (http://pkquoc.multiply.com/), plusieurs articles dénonçant l’injustice sociale et les inégalités croissantes au Vietnam, signé une pétition demandant l’arrêt du projet d’exploitation de bauxite, assisté à une conférence sur l’appartenance des archipels Paracels et Spratley annexés par la Chine. M. Hoang risque la peine capitale en vertu de l’article 79 du Code Pénal (“Tentative visant à renverser le régime”).
A ce jour, de nombreuses voix se sont élevées contre ces arrestations arbitraires, comme Reporters sans frontières, Frontline Defender, ACAT, IFEX, Global Voices, Scholar at Risks, NEAR, et 16 députés américains, canadiens, australiens, anglais et français.
Les manifestants ont pu écouter les messages de soutien de trois célèbres dissidents vietnamiens via une liaison téléphonique. Il s’agit du père Nguyen Van Ly, récemment nominé pour le prix Sakharov par un groupe de députés européens, l’avocate Le Thi Cong Nhan, prisonnière de conscience selon Amnesty International, et M. Do Nam Hai, lauréat du prix Hellman/Hammett de Human Rights Watch 2007.
Le sommet ASEM se tient tous les deux ans et rassemble les dirigeants des 27 pays européens ainsi que ceux des 13 pays de l’ASEAN (ANASE – Association des Nations de l’Asie du Sud-Est). Les manifestants ont également aux dirigeants européens de faire pression sur le régime communiste vietnamien pour que celui-ci « respecte la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, notamment la liberté de recevoir et de communiquer des informations, la liberté de religion et la liberté d’adhérer à des partis politiques ; de cesser de réprimer les appels pacifiques à la démocratie », a déclaré Viet Tan dans un communiqué.
