Le verrouillage des programmes malveillants à La Havane et à Hanoi

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8 juin 2010

Par Danny O’Brien/Coordinateur CPJ pour la défense d’internet

L’ordinateur est pour le journaliste un formidable outil de création, de recherche et de publication de son travail loin de ceux qui souhaiteraient interférer. Mais cette indépendance exige que l’ordinateur lui-même soit autonome et non infecté par un logiciel qui irait à l’encontre des intérêts mêmes du journaliste.

Un programme malveillant installé sur votre machine locale peut agir tel un parfait agent secret. Il peut à votre insu observer les touches utilisées, étudier les sites web visités, vous interdire d’utiliser un logiciel non approuvé et obéir et faire un rapport à distance aux personnes contrôlant votre machine. Les programmes qui travaillent ainsi secrètement contre l’utilisateur d’un ordinateur sont généralement appelés des logiciels malveillants et sont normalement le produit de tentatives criminelles de contrôler votre ordinateur en exploitant des défauts de sécurité, ils proviennent le plus souvent de spams de courriers électroniques et de sites web malveillants qui essaient de vous les faire télécharger.

Au Vietnam et à Cuba cependant, ce ne sont pas des bandes de pirates informatiques, mais les gouvernements d’état qui essaient de contrôler l’utilisation des ordinateurs.

Au début du mois, le groupe d’opposition vietnamien Viet Tan a annoncé que le Comité Populaire de Hanoï avait exigé qu’un logiciel de contrôle soit installé sur les ordinateurs à usage d’internet de la ville. À Cuba, Paco Mendez a informé l’organisation d’anti-censure Sesawe que les hôtels avaient installé “Le Lien Avila” sur leurs machines publiques, une application cubaine qui bloque les PC connectés à internet et empêchent l’exécution des autres logiciels.

Les autorités vietnamiennes avaient été soupçonnées auparavant d’utiliser une méthode ancienne d’installation de logiciel malveillant : en encourageant les utilisateurs à télécharger un faux logiciel en ligne. Les experts étudiant l’attaque sur Google de l’année dernière ont découvert que l’un des logiciels les plus largement utilisés par les utilisateurs d’ordinateurs vietnamiens, VPSKeys, une application qui permet d’utiliser le clavier standard pour entrer les caractères vietnamiens, avait été infecté par un logiciel malveillant. Le logiciel avait été modifié pour permettre d’espionner à distance le propriétaire de l’ordinateur, et détourner la connexion internet de l’hôte pour participer à des attaques coordonnées sur des sites web externes. Les autorités vietnamiennes ont nié toute implication dans les logiciels malveillants, mais il est à noter que les sites web ciblés étaient ceux qui critiquent l’exploitation de la bauxite au Vietnam, un sujet particulièrement sensible pour le gouvernement vietnamien.

La décision de Hanoï rappelle la tentative récente de la Chine d’exiger que le logiciel de filtrage d’internet “Green Dam Youth Escort” soit installé sur tous les nouveaux ordinateurs vendus dans le pays. Ce programme de filtrage sur les ordinateurs familiaux a été abandonné en Chine après que les fabricants d’ordinateurs se soient plaint que le logiciel était buggé et que les internautes chinois aient interpellé le gouvernement pour ses tentatives inconsidérées de contrôle). Li Yizhong, le ministre de l’industrie et de la technologie de l’information, a déclaré plus tard que le programme devrait cependant être installé sur les ordinateurs publics, y compris ceux des écoles et des cybercafés.

Peu de particuliers à Cuba ou au Vietnam possèdent leur propre ordinateur. La grande majorité d’activité en ligne a lieu dans les cybercafés et les hôtels en ville. En contrôlant ces machines, les autorités de ces pays peuvent rester les gardiens, les surveillants et les contrôleurs des médias, du moins pour le moment.

http://cpj.org/blog/2010/06/the-malware-lockdown-in-havana-and-hanoi.php

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